[Lieu] Le "Lady Caraway"

Le "Lady Caraway" est un gigantesque paquebot de luxe, dont les trajets servent à la fois de transport pour les riches hommes libres que pour des croisières de vacances, avec excursions touristiques dans certains systèmes. Il appartient à la Guilde des Auriges, pour le bon 27% des parts, les autres étant partagées entre d'autres, mais principalement Baillis, Ingénieurs et Courtisans, à raison de 16%, 9% et 5% respectivement. Le reste est répartis entre de petites guildes de moyenne à faible importance, à ce que l'on sait. Il s'agit donc clairement d'un navire de la Ligue, même si certains aménagements ont été mis en place pour satisfaire les plus réticents, l'Eglise notamment.

De l'extérieur, il ressemble à un poisson auquel on aurait coupé la queue. Six espèces de nageoirs, faisant penser à des rames, se répartissent de part et d'autre de la carlingue, avec une arrête sur le sommet contenant les senseurs. La passerelle de pilotage se trouvant quant à elle à l'avant du vaisseau. Il est propulsé par cinq réacteurs, trois pour le vol spatial, plus petits, sur le dessus, et deux plus gros pour le passage des portails.

Long de plus de 450 mètres, large d'une bonne quarantaine, il peut accueillir jusqu'à un peu plus de 3'000 passagers ainsi qu'un bon millier d'hommes d'équipage. Il est réparti en une vingtaine de ponts accueillant une dizaine de restaurants, quatre salles de bal, un opéra-théâtre, des installations sportives diverses dont une salle de duel (qui se loue évidemment, nettoyage compris), diverses zones de détente et même un parc forestier sous dôme. Une chapelle, même si le mot est un euphémisme, a été édifiée en l'honneur de l'Orthodoxie, histoire de calmer les adeptes du lance-flamme. A noter l'ironie de la Guilde des Architectes qui ont trouvé adapté de la placer quelques ponts en dessous ce ceux réservés à celle des Courtisans, idée stupide qui a évidemment fait grincer quelques dents.

Le service est de qualité, l'équipage étant habitué à une clientèle de haut rang, et les employés du navire sont triés sur le volet, mais sont bien souvent privilégiés par rapport à des collègues travaillant sur d'autres flottes. Le calme et la maitrise de soi, souvent étonnante, est un des critères principaux d'engagement, afin d'être à même de subir les caprices des nobliaux adeptes de ronds de jambes.

Le vaisseau est en permanence escorté par une frégate militaire de la Ligue, le Calistar, que les Auriges louent aux Recruteurs pour leur protection rapprochée, même si une garde armée privée sécurise le paquebot en lui-même. Armement lourd et escadrilles de chasseurs en font une protection plus qu'acceptable, même s'il navigue souvent à bonne distance du Lady Caraway, pour ne pas ennuyer de sa présence les voyageurs trop pointilleux.

Amiral Abraham Eckard

Un homme grand, grisonnant, un peu chauve sur le dessus avec un bouc finement taillé entourant sa bouche. Son regard marron vert témoigne d'une expérience longue de plusieurs décénies, et la prohéminence de ses sourcils ne font qu'accentuer la sévérité de celui-ci. Il porte généralement un uniforme gris, bardé de décorations diverses, toujours soigné.

Certains prétendent qu'il serait un ancien Recruteur, et que c'est avec eux qu'il aurait appris les ficelles du commandement. Malgré la mauvaise réputation de ceux-ci, il est cependant respecté par ses hommes, qui reconnaissent en général ses talents de meneur. C'est un homme pragmatique, qui n'aime pas s'encombrer de trop de chichi.

Sa table est évidemment la plus courue lors des multiples banquets et galas organisés pendant le voyage, même si tous ces nobles plus prétentieux les uns que les autres l'irritent au plus haut point.

Duchesse Yelina al Malik

Une des quelques résidentes à vie du navire. On murmure dans les coursives que cette femme d'une cinquantaine d'année - même si elle semble avoir su faire appel à des moyens divers pour en paraitre 10 de moins - serait une des propriétaire du navire, à raison de 10% selon les dernières estimations.

Superficielle, amatrice du glamour et des paillettes, elle ne manque jamais de se faire remarquer dans ses tenues aussi riches qu'exotiques - provocatrices disent certains. Les mauvaises langues parlent de sang Décados, voir même de lointains ancêtres Li Halan.

La Duchesse ne se déplace jamais sans sa dame de compagnie, Lariane, une petite blonde d'une vingtaine d'année aux cheveux courts mais soignés, visiblement totalement en opposition avec sa maitresse même si ses atours sont en général riches et moulants, alors qu'une croix de l'Orthodoxie semble pendre autours de son cou, ou sans Naïchka, une Vorox, menue pour les siens, mais tout de même imposante pour des standards humains. Peu de signes particuliers pour le commun des mortels, si ce n'est une oreille coupée à mi-hauteur. Son pelage est blanc, teinté de gris.

C'est sans compter l'essaim de nobliaux, jeunes ou vieux, qui lui tournent parfois autours pour espérer s'attirer ses bonnes grâces à bord.

Père Stephano di Corlia

Bedonnant, de bonnes couleurs sur le visage - qui ont laissé planer quelques rumeurs concernant le vin de messe - cet homme d'une quarantaine d'année est un bon vivant. Trop bon même selon certains, qui lui reproche de se laisser corrompre par les tentations des lieux. Ne dit on pas qu'il faut connaître ce que l'on combat pour plus d'efficacité ?

Il dispense le culte une fois par semaine, dans une grande cérémonie, mais préfère laisser les messes régulières à ses suivants. On compte parmi ceux-ci deux membres de la Fraternité des Armes pour veiller à la protection du corps religieux, ainsi qu'une prêtresse Amalthéenne, Soeur Lyndia Dhamen, personne réservée et discrète, aux longs cheveux blonds ruisselant sur sa toge et au visage d'une douceur apaisante. On lui donne un peu plus d'une vingtaine d'année et serait la confidente du Père Stephano. Par confidente, il faut savoir lire entre les lignes selon les "on dit".

On lui connait aussi des contacts réguliers avec Merius Chezkan, un Recruteur peu scrupuleux dont la réputation d'esclavagiste n'est plus à faire. Il fournirait le Père Stephano en pêcheur (surtout pêcheresses) à absoudre, qui ne restent jamais bien longtemps à bord du vaisseau.

Soeur Ilowa Décados

Connue comme le loup blanc à bord, crainte comme le croquemitaine. Elle est la bête noire du Lady Caraway. On pourrait croire, à son nom, que c'est à son nom que l'on doit cela, mais ce serait s'enfoncer le doigt dans l'oeil jusqu'à se gratter la nuque.

En effet, bien qu'elle appartienne de nom à une des cinq Familles Royales, et pas des moindres, elle est avant tout une redoutable Inquisitrice du Temple Avesti. Un peu plus de la trentaine, de longs cheveux noirs et de magnifiques yeux azurs dans lesquels on se perdrait volontiers si elle ne portait pas de temps à autres cette capuche ornée de la marque du Temple. Svelte sous sa large toge bordeau lisérée ça et là d'un beige pâle qu'elle quitte rarement, elle aurait très bien pu faire une excellente diplomate de sa famille.

Cependant, il semblerait que quelque chose lui ait ouvert les yeux il y a une dizaine d'année. Une révélation... qui mena à la mort de son propre frère, purifié de ses mains, avant qu'elle ne rejoingne Bûcher pour y suivre l'enseignement du Temple. Beaucoup la disent paranoïaque et totalement psychopathe sous ses airs calmes et réfléchis. Elle est en général accompagnée du Frère Sameras, un homme petit et trapus, lui aussi portant la robe des Avestites, dont la petite taille est largement compensée par la portée de son lance-flamme. Il est l'exécutant d'Ilowa, et certaines mauvaises blagues disent qu'on lui doit les coursives techniques les plus propres du navire. Il semble particulièrement impulsif et il arrive fréquemment qu'elle doive réfreiner ses ardeurs.

Cependant, contre toute attente, il semblerait qu'elle partage une entente toute à fait inattendue avec l'Amiral, pourtant guildien convaincu.

Léonard, simplement Léonard

Jongleur, beau parleur, acrobate, prestidigitateur, guignol, conteur... La liste serait encore longue pour décrire tous les talents de cet individus. Plutôt bel homme, des mèches de cheveux chatains tombent sur ses yeux noisette. Il ne manque jamais une occasion d'attirer l'attention des foules, et semble s'en amuser grandement. Parfois aux dépends de ses victimes. Il subirait bien souvent les roustes de certains nobles, s'il était moins agile et rapide.

On le retrouve toujours là ou on l'attend le moins. Il a les yeux et les oreilles partout, et même le nez parfois. Tout le monde s'accorde à dire qu'il est fantastique en représentation, mais particulièrement pénible quand il s'y met hors scène.

A noter qu'il est la seule personne à bord du Lady Caraway qui ose se permettre de faire le pitre dans l'espace vital de Soeur Ilowa Décados. Suicidaire ou fou, on se le demande souvent, mais la rumeur dit que de toute facon, Sameras serait tout bonnement incapable de l'atteindre, même s'il transformait tout le navire en brasier. Comble du comble, on parle même du fait que par moment, il arriverait à arracher des sourires à l'Inquisitrice.

Salenia Brevys, dit la Nymphe

Malgré sa cinquantaine naissante, cette femme sûre d'elle aux long cheveux noirs porte encore bien son surnom. Son physique et sa silhouette feraient sans le moindre doute pâlir d'envie bien des jouvencelles.

Connue à bord comme la représentante officielle de la guilde des Courtisanes, elle est sans le moindre doute l'une des personnes les mieux informées du vaisseau, surtout en matière de ragôts et rumeurs. Elle ne se gêne d'ailleurs pas de les utiliser à bon escient. Son regard d'un bleu sombre ne laisse que peu de doute sur l'intelligence qui se cache derrière.

Elle loge dans une suite au coeur même du quartier des courtisanes, et ne reçoit que sur rendez-vous.

Quelques passagers notables :

Baronne Marie-Dellia Van Gelder

Enigmatique et légèrement inquiétante, cette femme approchant la quarantaine souffre assez rapidement de la mauvaise réputation de sa maison lorsqu'elle se présente. Souffrir, pas réellement en fait. La réputation de négociateurs - comprendre d'assassins - à la solde des Décados qu'on attribue aux Van Gelder semble l'amuser plus que lui poser de réels problèmes.

Les gens semblent soudainement regarder dans leur dos sur son passage, certains s'assure de la présence de leur lame à leur flanc... Et la baronne continue tranquillement son chemin sans leur prêter la moindre attention.

Relativement petite du haut de son mètre soixante pour une silhouette bien dessinée, elle porte fréquemment des vêtements sombres, dans les tons noirs, gris et marrons, avec quelques touches plus clairs savamment posées ca et la. Ses longs cheveux noir de jais cascadent sur ses épaules et encadrent un visage à la douceur malsaine lorsque l'on plonge son regard dans le sien, d'une froideur à geler l'enfer même.

Mais malgré tous ces éléments archétypiques, certains s'étonnent parfois de trouver en elle une personne tout à fait agréable à cotoyer, même pour la plus simple des conversations.

En plus d'un valet, elle voyage avec un jeune garçon, ne devant pas avoir plus de la vingtaine. Calme, mais visiblement observateur, celui-ci porte aussi sur ses vêtements les insignes de la maison Van Gelder. La ressemblance avec Marie-Dellia est parfois assez notable, car il s'agit en réalité de son neveux, Laurent-Elias Van Gelder, chevalier de son état. Il semble cependant moins jouer de la réputation de sa maison que le fait sa tante, ayant apparemment un attrait certain pour la gente féminine de son age.

Père Karal Dormès

Approchant la septantaine, le Père Karal a voué sa vie à l'étude des manifestations de foi au sein des populations des différentes planètes des Monde Connus, car selon lui, un fidèle de Ligueheim n'a pas les mêmes habitudes religieuses qu'un serf de Cadavus. Ce qui l'intéresse, c'est le pourquoi, au-delà des considérations de richesses.

De petites lunettes rondes posées sur un nez légèrement crochu, une bonne touffe de cheveux blancs soigneusement coiffés et son regard vert pétillant en font une personne qui dégage une aura de sympathie assez agréable. Toujours ouvert à la discussion et patient, il prend un certain plaisir à disserter de tout et de rien, que ce soit à propos du Pancréateur, de politique ou même de légendes. Son érudition ne fait d'ailleurs aucun doute une fois la conversation engagée avec lui.

Il ne semble par contre pas être un habitué de ce genre de lieu, trop luxueux à son goût, et profite plus souvent de la tranquilité des salons ou de la serre que des salles de bal et autres restaurants.

Mon Seigneur Grevius De Cardis

Ce vieil homme approchant la septantaine d'année traine derrière lui une réputation d'extrémiste. Cependant, non, il n'est pas Avestite, et fait partie de l'Orthodoxie. Semble-t-il qu'il ait assez mal pris le fait de perdre l'un de ses bras lors d'un "accident" sur Ligueheim, il y a quelques années. Il aurait visiblement un peu trop chatouillé les liguemestres.

Depuis, il se déplace en boitillant, son bras gauche en écharpe. Mais il n'a rien perdu de sa détermination, et l'a même renforcée. Xénophobe avéré, il a parfois des manières bien à lui d'interprêter l'Evangile Omega. Mais il sait pertinemment que son statut en fait quelqu'un d'importance, et l'affiche sans crainte sur son visage souriant et ridé, sous sa calvitie presque complète.

On dit qu'il passerait beaucoup de temps avec Soeur Ilowa Decados depuis son arrivée sur le navire.