A l'auberge d'Yris

Osric s'assied à la table de l'auberge et attend que ses compagnons prennent place. Il observe distraitement les clients de l'auberge en attendant que tout le monde soit là.

Aelyn vient s'asseoir à son tour, un peu hésitante, visiblement un peu paumée. Elle regarde Osric dans le blanc des yeux, mal à l'aise.

Le voyageur vient s'appuyer contre l'un des piliers de l'auberge non loin de la table de ses compagnons. Son regard glisse brièvement sur Osric pour se poser sur Aelyn, l'observant comme à son habitude même si une inquiétude naît passagère dans ses yeux.

[hrp on] Je tiens à signaler qu'il y a un sujet ouvert par Sté sur les versets qu'il serait intéressant pour vous d'arpenter, la discussion dans l'auberge étant une bonne occasion également de faire le point. Et tout ça c'est ici : Méditation sur les paroles de la via fatalis Valaaaaaa[hrp off]

Melearys entre à son tour, prenant place aux côtés d'Aelyn, le regard bas et l'air perplexe.

Visiblement mal à l'aise, Caron fait mine de s'asseoir après avoir déposé sa hache et son bouclier à côté de la chaise la plus isolée avant de se raviser et de se lever brusquement. Ne regardant que le bois de la table, il bredouille vaguement une excuse avant de partir vers le comptoir:

-Je... vais cherchez à boire... Je reviens dans un instant... heu... oui.

La Combattante regarde le Protecteur gagner le fond de la salle et vient à nouveau river ses yeux sur la table attendant l'arrivée des derniers membres de la Compagnie.

De son côté l'un des employés de l'hôtel des écailles reçoit Caron avec un sourire jovial. Il est en plein préparatifs de la soirée. Visiblement l'établissement jouit amplement de son prestige à Yris et fait salle pleine presque chaque soir. Il s'arrête une seconde, détaillant le Protecteur de ses yeux noisette. Son apparence est au diapason de l'ambiance de l'hôtel ; tenue vestimentaire yrienne soignée, cheveux noirs impeccablement coiffés et apparence physique générale agréable.

- Bonsoir Capitaine... Que puis-je pour votre service ce soir ?

L'aspect du protecteur, dans son armure ternie, sali par le long chemin qui l'avait amené a Yris avec la compagnie contrastait grandement avec l'aspect de l'établissement dans lequel il se trouvait... Il vérifia rapidement le contenu de sa bourse en la soupesant et, déduisant que ça fortune personnelle était bien maigre, il dit:

-Bonsoir monsieur. EN fait, moi et mes amis souhaiterions à boire, peut-être auriez-vous une bouteille de vin acceptable qui s'accommoderait de mes modestes moyens?

Il vida le contenu de sa bourse dans sa main gauche et montra le tout à l'employé, espérant que celui-ci comprendrait sa situation.

Aelyn tourne doucement la tête vers Melearys, visiblement confuse. Elle hésite un long instant en détaillant le visage de sa grande soeur, et finit par lui murmurer.

Je suis désolée Melea... Tellement désolée...

Tethys écoutait le Vent.

Doucement, émergeait des brumes de son instinct et de sa nature une chose qui grandissait inexorablement, et qui murmurait à sa logique simple et primaire des choses qui n'étaient ni simples, ni primitives.
La Conscience...

Lutter contre ce murmure eut été une autre forme de conscience, une volonté appliquée à un désir et un choix propre. Ces notions lui étaient étrangères. Ses choix n'étaient pas mues par des désirs, mais par des besoins immédiats et une logique s'y appliquant avec une rigueur d'autant plus implacables que pour elle, chaque pensée était une équation dont les variables ne dépendaient que de la survie.

Mais au milieu de cette équation visant à l'application stricte de la survie et l'assouvissement de chaque besoin immédiat, que ce fut pour elle, ou les siens, naissait la prise de conscience d'exister. Et de comprendre qu'elle écoutait le Vent, d'en avoir conscience, et conscience d'une part de suivre une route inconnue, d'autre part de ne pas comprendre ni pourquoi, ni quel enjeu se trouvait au bout.
Avec la Conscience, vient le questionnement...

Le Vent serait plus frais ce soir, les Etoiles plus vives, elle les entendrait alors... Il y aurait une nouvelle direction, quelque part pour quelque chose d'autre et d'inconnu. Elle n'en était pas encore à se demander pourquoi. Ce pourquoi n'était encore qu'une variable dans l'équation de ses pensées primaires. Mais ce pourquoi était le premier doute, et elle ignorait même ce que veut dire ce mot, cette idée.

Mais eux, ils savaient...

Elle n'aimait pas du tout les lieux fermés, mais elle les aimait, eux. Et ils avaient mal. Elle avait agi ces derniers jours en suivant ces mêmes réponses logiques à des équations logiques et immédiatement applicables. Elle n'avait pas douté, et jamais hésité, car elle en était incapable. Le danger demandait une réponse immédiate et adaptée, et elle avait répondu au danger en fonction de ce besoin.
Mais il y a avait eu des choses terribles, en si peu de temps. Le temps était une variable qu'elle saisissait mal, son écoulement selon son instinct ne dépendait que de la réponse à des besoins: manger, dormir, ou encore uriner. mais dans un labs de temps très court, beaucoup de souffrance était né, et avait frappé comme les fouets de l'eau dans la tempête tous les siens, sans en épargner aucun.
Et elle avait vu la Mort, aveugle et monstrueuse, sans raison ni but, elle pour qui la mort n'était que la conséquence d'une équation qui dit qu'on tue, ou on meurt.

Elle pénétra dans l'auberge, craintive, suivie par son immense tigresse, et vint rejoindre Aelyn. Il y en avait eu deux. Le fait d'avoir conscience que ce soit impossible lui échappait, mais la logique voulait que l'on ne puisse pas être deux fois la même personne en même temps. Eïm avait désigné celle qui ne devrait pas exister, et Tethys n'avait pas une seule seconde mis en doute ce choix. Eïm suivait les mêmes équations qu'elle.

Mais tout cela les faisait souffrir, et si elle ne pouvait pas encore exprimer cette notion de "pourquoi", elle avait besoin de comprendre...

Elle regarda tout les gens assis avec la Voyageuse, et se chercha une place, ignorant sièges et fauteuils, réarrangeant quelques coussins à sa guise.
Et elle se mit à les observer, tous...

Aelyn tourna la tête vers la jeune fille, haussant un sourcil. Cette petite semblait décidément étrange, bien que ses compagnons semblaient l'avoir acceptée. Mais la voyageuse restait réticente.

La Zul était triste. Et Aelyn était sa petite soeur. Aelyn avait été elle-même triste, à en mourir, mais ce n'était pas l'Aelyn juste, mais celle que Eïm avait montré comme la fausse.

Tethys se demanda si cette Aelyn là la reconnaissait.

"Tethys. Moi, être. Toi, des miens... "

Ca ne pesait pas lourd, mais l'usage du langage échappait toujours autant à la jeune adolescente qui n'y avait encore jamais trouvé d'intérêt.

[Pour BBS]

L'hôtelier compte rapidement les quelques pièces et finit par jeter un coup d'œil vers la tablée. Détaillant un à un les personnes présentes, il finit par se baisser, sort une bouteille de vin yrien et ajoute :

- C'est la maison qui offre. Santé à vous !

Il tend alors la bouteille ajoutant un sourire franc pour accompagner le cadeau.

[Pour Djoul]

La Combattante, perdue dans ses pensées, fixe la table, comme aux prises avec quelques démons intérieurs. A la voix d'Aelyn, elle relève alors la tête, observe un instant la Voyageuse et soudain son visage s'adoucit s'illuminant d'un sourire tendre.

- Désolée ? Mais pourquoi donc ?

C'est fort aimable à vous, je vous en remercies.
(Le Yan a répondu à une partie de la scène qui se passe au Bar, et concerne BBS, qui s'y trouve, et non toi, donc, Seb. T'es pô reveillé)

Edit: (sorry j'avais po compris qu'il étais au bar et oui je ne suis pas réveillé en ce lundi rillant *ironie inside* )

PS: Pfff la preuve que je suis pas réveillé. C'est mardi.

Aelyn détaille Thétys avec un regard d'autant plus intrigué.

Euh... Aelyn...

Elle lache un instant l'adolescente du regard et se retourne vers la combattante.

Ben.... Pour le message... A Galehim....

- Tu n'y peux rien. Tu pensais bien faire et tu as cherché à changer le destin. Je sais que si tu as envoyé cette missive, c'était uniquement pour protéger l'homme que j'aime. Tu ne pouvais pas savoir que Galehim avait changé. Personne ne pouvais savoir qu'il commencerait à soupçonner toutes les personnes qui l'entourent.

Elle baisse les yeux.

-... y compris moi.

Tethys écoutait. Cela elle le comprenait. Les noms se référeraient à des personnes et des actes. Et elle avait entendu tout ce qui était arrivé.

Mais Aelyn était toujours triste, et Melearys elle aussi. Il aurait du arriver quelque chose, mais rien n'avair changé, sauf plus de mal et plus de douleur.

- Melearys triste. Je a rien fais. Je comprend pas, je ne veux pas voir miens tristes. Toi ne pas être Aelyn qui a pleuré, mais tu être triste aussi. Pour les mêmes choses. Le vent m'a dit où aller... mais ne sais pas quoi faire. Je...

Tethys baissa les yeux une seconde, comme frappée d'une évidence douloureuse.

- .. est trop... stupide pour comprendre...

Tout au fond de l'hôtel un homme observe le groupe, un petit sourire aux lèvres. Ces cheveux noirs tombant en cascades jusqu'au haut de son dos. Capuche retirée, il porte une grande toge noire et boit un breuvage fumant. A ses côtés, posé contre la table, un bâton de combat dont l'extrémité sculptée en forme de tête de Dragon semblant observer la salle, indique qu'il doit faire parti de la caste des mages. Son visage est soigné mais ne doit pas avoir vu la trace d'un rasoir depuis quelques jours déjà.

Ceux qui le connaissent peuvent reconnaître Thelian, compagnon d'Eïm depuis "toujours"...

Je... n'aurai peut-être... pas dû partir... Moi non plus je n'y comprends plus rien... On m'a remplacée... N'Kar elle-même ne me reconnait plus comme une des vôtres... Mais les rêves sont toujours la... Et pas à pas... Ils se réalisent...

Elle se tourne vers Téthys, la détaillant un long instant.

Je ne sais pas qui tu es... Je ne t'ai jamais vue, ni de mes yeux, ni dans mes cauchemars...

La voyageuse pose ses coudes sur la table, glissant son visage dans ses mains, prenant une grande insipration.

Le voyageur tourne son regard vers cet homme et le salue d'un signe de tête, un de ses rares sourires sur les lèvres.

"C'est un plaisir de te savoir si proche aujourd'hui, père"

(guillemets italique indique que seule la personne désignée entend.)

Tethys planta ses yeux couleurs de sang dans le regard de la jeune voyageuse, venant presque chevaucher la table, les bras appuyés sur elle. Que le geste fut incongru lui échappait totalement.

- "Elle avoir été toi. Et toi avoir été toujours toi. Elle avoir pleuré mêmes larmes qui sont en toi, là. Je ne comprend pas. Mais je sais que rien n'est différent. Etoile trompée, mais étoile a toujours gardé guide. Et je entend et voit Etoile, et je entend et voit toi. Je est fille Amila, et je est venue pour trouver vous. Miens. Toi, est des miens. Je... " Tethys encore une fois s'arréta... trop de mots, trop de concepts, et dans ses yeux rivés à ceux d'Aelyn, des larmes de frustration à ne pas savoir comment dire ce qu'elle pouvait ressentir, et ce qui devait être dit, "... je... dirais à Etoile que tu être là, et que tu être Aelyn, qui ne connait pas moi, mais que moi connait. Moi rendre à toi Main du Destin. Toi, écoute le Vent, comme fait moi. Mais toi, tu sais. Moi... je ne peux pas savoir... parce que... je.. n'est... pas..." tellement de frustration, de colère contre soi, c'était si compliqué de former des idées en mots, et en raisonnement. Elle se mit à pleurer, serrant les dents. "Toi sait parler! Toi sait comprendre! Moi juste... animal! ALORS ETOILE REPRENDRA TOI! PARCE QUE TOI LES GUIDE!" Elle avait hurlé les derniers mots, et se redressa, le visage raidi de rage, et prit sa lance et son arc, avant de courir, à sa manière sauvage, fuyant ce lieux d'hommes où elle n'avait aucune place, et ces paroles qu'ils auraient, et que de toute façon elle ne comprendrait pas.
La conscience est le pire des bourreaux...

[Pour Alysia]

"Une joie partagée Eïm. Que fais-tu ici à Yris ? Et pourquoi tous tes amis semblent si tristes ? Votre tâche commencerait-elle à peser trop lourd sur leur frêles épaules ?"

[Pour Djoul]

Melearys garde un instant les yeux rivés à la table et finit par les relever en direction de la Voyageuse.

- Un ami commun ne cesse de répéter : Tout change ! Si même N'Kar ne fait pas exception à cette règle, il n'en est à point douter que tes rêves non plus.

La Combattante lui lance un sourire réconfortant.

En entendant Aelyn parler de ses cauchemars Osric semble plonger soudain dans ses pensées. Il se gratte la barbe tout en regardant fixement en direction d'Aelyn comme si il regardait derrière elle.

Aelyn regarde l'adolescente partir en courant, puis se retourne vers Melearys.

Beaucoup dans les Marches parlent de ce complot qui se trame contre Jard et la Dame d'Argent... On a tenté de lui offrir l'échiquier.... Il faut le prévenir... Je l'ai envoyé je ne sais ou, et ca ma valu deux côtes fêlées... Qu'a-t-elle fait, pendant que je n'étais pas la ? Que s'est il passé ? Etait-elle... vraiment moi ?

La voyageuse semble serrer un peu les dents.