[RP] Kirangarak

Voir un Vorox assis sur le banc d’une promenade et lisant « L’Evangile Oméga », qui plus est affublé de lorgnons cerclés d’or (la fierté de Kir’) choquait visiblement plus d’un passager. Les regards, d’abords interrogateurs, puis incrédules, des autres passagers ne choquaient pas particulièrement Kirangarak, d’une part parce qu’il était absorbé par ça lecture, et ensuite, parce qu’il aimait faire mentir les préjugés des humains.

La première invective de l’homme se perdit dans les couloirs du vaisseau et Kir’ ne l’entendit même pas. La seconde, par contre :

- Hey, toi, là, boule de poil, quant un Chevaliers te parle, tu réponds, manant !

Kirangarak fixa son regard surpris sur l’humain, de forte constitution, certes, mais tout à fait insuffisante, et ferma le livre en prenant soin de replacer le marque-page. Puis il se leva lentement et se posta, sans la moindre agressivité, devant l’homme.

- Hum, vous me parliez, chevalier ? demandât-il de sa voix la plus calme.

L’homme paru désarçonné de ne voir aucune réaction de violence dans les actes de Kir’, ce qui, dans la tête du Vorox, était déjà une victoire en plus d’une information importante. Lieutenant, c’est un grade ou on apprend à côtoyer les humains, et cette rencontre pouvait se terminer de deux façons : soit par l’abandon de l’un des deux, soit par un duel, et Kir’ avais l’avantage de savoir que son « adversaire » est « impressionnable ».

-Heu… certes oui ! Je veux savoir qui est ton suzerain, tu serais fort utile dans ma troupe et je veux t’acheter ! Hum… Je suis Andréas Hawkwood, Chevalier… et toi, qui es-tu mon brave ?

Le sourire qui se dessina lentement sur la face du Vorox dû faire peur à ce pédant chevalier, car il fît un pas en arrière avant de se ressaisir. Les Hawkwood ne connaissent pas la peur, mon œil ! se dit Kirangarak en son fort intérieur.

- Je suis le lieutenant Kirangarak, détaché à la sécurité de Saeni Elenaa Amelia Constantine Vacce de Almilaglio, de la maison Hazat. Je ne suis pas à vendre car je fusse libéré, et je vous salue, chevalier… comment, déjà ?

Chevalier Andréas Wilcor Hawkwood, reprit-il en bombant le torse pour se redonner contenance face à l'imposant Vorox.

Il hausse cependant un sourcil, surpris, après avoir repris un semblant de confiance en lui.

Libéré ? Par une Hazat ? Voila qui me semble difficile à croire...

Quelques passants s'étaient arrêtés pour tendre l'oreille à la discussion, s'attendant peut-être à voir le nobliaux se faire démembrer par son interlocuteur. On pourrait facilement deviner que les deux Décados en retrait prenaient déjà des paris sur la question. Un garde en faction non loin dévisageait d'ailleurs le Vorox d'un air suspect, main fermement posée sur la garde de sa lame.

Non loin de là, Kir' put entrapercevoir Naïchka, qui semblait s'être arrêté net quand son oreille coupée avait capté les mots du noble. La tête légèrement tournée dans la direction des deux interlocuteurs, au carrefour de deux coursives à une dizaine de mètres, elle dardait sur l'humain un regard empreint d'un certain mépris.

- Et bien, croyez-le chevalier ! Je suis Lieutenant, et par là même, un homme libre, que vous le souhaitiez ou non. Toutefois, je suis navré de l’offense que cela vous fait !

Kirangarak avait dit cela en remangeant soigneusement ses lorgnons dans le petit sac de velours leur étant destiné. Puis il porta le regard alentours, faisant mine de se désintéresser du noble. En lui tournant quasiment le dos, il dit, sur le ton le plus dédaigneux que cette situation supportait sans offense ouverte :

- hum… bon, et bien bonne soirée, mon seigneur, mon travail m’appelle.

Et il glissa une main sur le pommeau de son épée, au cas où...

Le noble ne répondit rien, alors qu'un autre homme venait lui glisser quelques mots à l'oreille, un noble visiblement lui aussi. Mais malgré les regards mauvais, il n'osa pas s'opposer au départ du Vorox.

Naïchka ne quittait pas des yeux les deux nobles, apparement sur ses gardes.